La rosée du Matin
Douce, discrète et timide comme une jeune fille qui s'ouvre à l'amour, la rosée du matin m'est apparue dans le ruissellement de la lumière. Je sais bien, hélas, que son éclat est éphémère et que sa beauté ne durera qu'un court moment, entre deux évaporations...
Car elle aussi, comme la jeune fille timide, s'est pleinement épanouie au petit matin, sur les touffes d'herbe, cherchant des regards d'admiration.
Elle a brillé comme mille soleils. Puis elle s'est doucement retirée, sans bruit, sans que personne ne s'en aperçoive vraiment...
Ses perles humides se sont détachées de leurs pédoncules, les unes après les autres, et elles ont roulé jusqu'au bout des tiges pour finalement se fondre dans l'humus de la terre. Ainsi, vanité passe et disparaît.
Mais comme la jeune fille endormie reste aux aguets du prince charmant, dans les méandres de ses rêves, la rosée ne disparaît jamais tout à fait; elle n'est qu'en état de veille car elle sait fort bien que les aubes nouvelles peuvent surgir à tout moment...
Ce matin encore, je suis allé dans les champs, jusqu'en haut du grand pré, pour saluer la rosée; pour obtenir sa caresse fraîche sur ma peau qui se languit sans cesse d'amour...
Serait-il donc vrai que les gouttelettes de rosée sont les larmes de tendresse déposées durant la nuit par les fées qui parcourent les champs de mil et de trèfle à la recherche des amours perdues...?
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Rose…